Témoignages

Mathieu Je vais prendre l’exemple de Itsme. Itsme est probablement un des meilleurs outils de lutte contre la fracture digitale qu’on n’ait jamais eu, parce que c’est un système super simple qui permet de s’enregistrer sur MyMinfin, MyPension, ce genre de chose. Super simple. Sauf que c’est un système privé. Si demain, Itsme tombe, si Itsme est revendu, si Istme décide que c’est payant… changement de modèle économique ! Du jour au lendemain, vous changez le système d’accès aux services digitaux de l’État. J’ai beaucoup de respect pour Itsme, c’est une boite géniale belge, mais l’État doit être en capacité d’avoir un autre système qui lui appartient, qui permette de fournir un service aussi fondamental que l’identification. Une des tâches que je me suis donnée pour l’instant, c’est en fait de trouver une alternative à Itsme. Ça, ça va dépendre de ce qu’on considère être un service de base fondamental pour l’État, un peu comme les routes. Est-ce que les routes doivent être payantes ou pas payantes ?

Roger Roger Je trouve dommage que les petits commerçants n’aient plus de monnaie, car ils en ont besoin.

Sarra Le numérique fait peur aux gens. Il n’y a pas de réponses, les gens avancent dans l’inconnu. C’est dur. Par exemple une bénéficiaire a fait une demande d’allocation depuis début janvier. Un mois et demi plus tard, rien ! Plein de courriers ou demandes déjà envoyées. Cette frustration elle retombe sur nous, les assistantes sociales, le ton monte… En tant que pro on ramasse tout ça. Un autre bénéficiaire, sous administrateur de bien, a perdu sa femme. Déjà il était très touché et stressé par ça évidemment. Et en plus sa carte est bloquée. Il n’était vraiment pas bien.

Art. 3.2

L’État doit créer ses propres outils numériques et ne pas céder à la logique de privatisation des services publics. Renationalisation pour plus de contrôle sur l’accessibilité.

  • Ces outils doivent être adaptés aux besoins des citoyen·nes, balisés et être accessibles à tous et à toutes.

  • L’État doit concerter ses travailleur·euses qui utilisent les outils (par exemple les assistant·es sociales des CPAS !) et des Expert·es du vécu.

  • L’État peut aussi utiliser des logiciels libres.

Commentaires

Emma & Tanguy

L’accessibilité implique une éducation du numérique.

Jean-Pierre

L’État doit lutter contre les outils numériques.

Samira

Renationaliser = notamment réouvrir le Crédit communal.

Élise

C’est très important de supprimer les outils qui ne sont plus utiles, comme le CST (Covid Safe Ticket) ! Des entreprises privées se créent et inventent des outils numériques. Ça crée un business, donc même quand ils ne sont pas utiles, on n’ose plus y toucher. Mais il faut faire passer la sécurité des citoyens avant celle des start-up.

Florian

Le recours par l’État à un acteur privé (fournisseurs de service ici) devrait aller de pair avec une obligation de renoncer à la protection du secret des affaires pour cet acteur. Ainsi il n’existerait pas d’obstacles de nature à s’opposer à la transparence du fonctionnement des outils numériques utilisés par l’État.

Nicolas

Il faudrait utiliser des logiciels libres.

Laura

J’y ai pensé toute la semaine. En transférant tout sur Salesforce, Microsoft, etc. on se rend archidépendants d’acteurs privés. On sait ce qu’ils vont favoriser en cas de risque… leurs profits.

Maurice

L’État doit veiller à ce que le secteur public prenne les mesures nécessaires pour améliorer l’accessibilité aux sites internet, en les rendant perceptibles, utilisables, compréhensibles et robustes. Cela est déjà régi par l’article 4 de la Directive 2016/2102, du Parlement européen et du Conseil du 26 octobre 2016, relative à l’accessibilité des sites internet et des applications mobiles des organismes du secteur public.

Quentin

Il faut parler des smart cities. Avec le Li-fi (Light Fidelity), une technologie qui permet de diffuser du wifi par la lumière, il deviendra possible de tracer tous les faits et gestes des gens.