Témoignages

Célestine Je m’inquiète beaucoup pour mon petit-fils. Il a bientôt 3 ans et il passe son temps devant les écrans. Ses parents ne lui mettent pas de limite. Je remarque qu’il a vraiment des problèmes de concentration. Je m’inquiète beaucoup, mais c’est difficile d’en parler sans que ça amène des tensions dans la famille.

Fiona Je ne veux pas avoir d’enfant. C’est une question de décharge mentale. Le numérique fait partie de mon choix. Ma nièce de 12 ans est toujours avec son téléphone. Elle faisait déjà des vidéos elle-même à 8 ans. Je lui demande si elle sait où ça va, elle me répond chez ses copines. Je lui ai parlé de Marc Dutroux. Ma sœur m’a dit « Pourquoi tu lui parles de ça ? ». Donc je fais l’autruche, car ça m’angoisse trop.

Adèle Une enseignante dans le spécialisé m’a dit qu’il y a un lien entre le handicap léger et le fait d’avoir vu trop d’écrans, de dessins animés ou encore les jeux vidéos. Beaucoup de ses élèves seraient dans le spécialisé à cause de ça.

Anthony Je suis de la génération 2000, tous interconnectés sur les réseaux, Facebook. On ne nous a pas appris comment gérer internet. On est juste arrivé au mauvais moment. On doit apprendre par nous-mêmes. Les parents ne savent pas. Moi-même je ne savais pas comment expliquer mes problèmes : problèmes de harcèlement, des choses bizarres qui se passaient sur internet. Mes parents ne réagissaient pas. Je me sentais très seul. Ça influence beaucoup les problèmes mentaux qu’on peut avoir aujourd’hui. Solitude.

Soraya L’enfant d’une amie n’a toujours pas prononcé un seul mot clairement, car il est scotché sur son téléphone à longueur de journée. Son école l’a menacé d’expulsion s’il n’allait pas voir une logopède.

Art. 5.1

Toute personne a le droit d’être informée et protégée des conséquences de l’utilisation du numérique chez les enfants.

  • Une sensibilisation massive doit être mise en place pour toutes et tous : dans les programmes scolaires et dans les médias.

  • L’utilisation des écrans doit être interdite aux moins de 3 ans notamment dans les espaces et institutions publiques comme les crèches pour montrer l’exemple sans punir les parents. Des moyens doivent être mis à disposition pour vérifier l’interdiction.

  • L’utilisation des écrans est vivement déconseillée aux moins de 3 ans dans le cadre familial.

  • L’utilisation des écrans est déconseillée aux moins de 10 ans. Recommandation : déterminer l’âge exact en fonction des études scientifiques. Déterminer une durée maximum par jour/semaine.

  • Mise en place d’un label de dangerosité ou non des produits, sur chaque emballage d’outil numérique. Ex. : « L’utilisation est dangereuse pour les moins de 6 ans ».

Commentaires

Julien

Beaucoup d’études en pédopsy (psychologie des enfants) peuvent être prises comme base pour déterminer les âges d’accès.

Anne

Je travaille à l’ONE, cet article me touche. Il y a la question : est-ce qu’on veut stigmatiser les parents, les surresponsabiliser, c’est un peu facile à dire : « Débrouillez-vous avec autre chose que les écrans ». Les parents aujourd’hui ne sont pas les parents d’il y a 20 ans. Ils sont dans une sursollicitation, 1 milliard de trucs à faire. Et donc la tentation de mettre son enfant devant un écran — cet enfant qui va se retrouver hypnotisé — même si c’est très inquiétant, on peut la comprendre.

Adèle

C’est vrai, il faut reformuler les articles du Code pour que ce soit clair que la responsabilité revient à l’État, aux entreprises, et non aux individus, aux parents.

Julien

Un label de dangerosité peut être une bonne solution ? Car finalement c’est ça qui est demandé, c’est que toute personne, tout parent, puisse être informé. Puis après chacun sait où il s’embarque et a le droit de faire ses propres choix.

Christophe

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Bruxelles-Capitale de 2024. Je voterais pour le fait que l’utilisation des outils numériques soit interdite ou contrainte dans certains lieux et à certaines tranches d’âge. Oui il faut sensibiliser et dans certains cas interdire, comme prendre certaines mesures contre le téléphone à l’école. Mais une généralisation de l’interdiction pour certains groupes d’âge dans tous les espaces publics et sans distinction est une atteinte trop forte à la liberté.

Floriane

Je suis une politique et je me présente aux élections fédérales de 2024. Je voterais contre le fait que l’utilisation des outils numériques soit interdite ou contrainte dans certains lieux et à certaines tranches d’âge. Rendre la ligne « Écoute Enfants » accessible en ligne. Suivre régulièrement la santé mentale des jeunes. Nommer des référents bien-être dans les écoles. Créer un guide de santé mentale pour les services éducatifs. Améliorer l’EVRAS. Restreindre l’usage des smartphones aux fins pédagogiques dans les écoles. Former les enseignants à repérer les signes de détresse chez les élèves.

Robert

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Région wallonne de 2024. Je voterais pour le fait que l’utilisation des outils numériques soit interdite ou contrainte dans certains lieux et à certaines tranches d’âge. C’est déjà le cas et il faut accentuer les choses en la matière.

Martin

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Bruxelles-Capitale de 2024. Je voterais pour le fait que l’utilisation des outils numériques soit interdite ou contrainte dans certains lieux et à certaines tranches d’âge. Le numérique peut offrir de nombreuses opportunités en termes d’éducation et d’apprentissage, notamment par son aspect ludique qui peut s’avérer moins rébarbatif. Son usage doit être encadré et mesuré, surtout pour les plus jeunes où les conséquences notamment sur les troubles de l’attention sont grandes. Une culture du numérique raisonnable et raisonnée doit s’installer dans nos sociétés.

Olivier

Je suis un politique et je me présente aux élections fédérales de 2024. Je voterais pour le fait que l’utilisation des outils numériques soit interdite ou contrainte dans certains lieux et à certaines tranches d’âge. Je n’ai pas d’avis tranché sur les âges proposés et fais confiance aux études publiées. Par contre, les jeunes utilisent chaque jour (et de plus en plus tôt) le numérique et principalement les réseaux sociaux. Plus que l’interdiction, l’apprentissage et la prévention me paraissent indispensables. Dangers principaux : phishing, hacking, mœurs et sites sexuels, radicalisation…

Stéphane

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Région wallonne de 2024. Je voterais pour le fait que l’utilisation des outils numériques soit interdite ou contrainte dans certains lieux et à certaines tranches d’âge. Nous préconisons évidemment une éducation sans omniprésence du numérique, et une meilleure information sur les risques associés à une exposition massive aux écrans à un jeune âge. Par rapport aux interdictions et balises proposées, je ne voudrais toutefois pas d’une société généralisant des méthodes de contrôles ou de sanctions disproportionnées par rapport à l’objectif, orienté vers l’éducation.