Témoignages

Diana Moi j’aime Watttpad, une application de lecture et d’écriture. C’est gratuit et tu as accès à plein de trucs. Après il y a une normalisation de certaines choses sur les réseaux : le harcèlement, la pédophilie, les vidéos qui fuitent, les sextapes. Et en général, la misogynie, le racisme, le sexisme… S’il y a un scandale, c’est super valorisé. Tout est scandale. Mais ces contenus, ils ne devraient pas être là ! Moi je n’ai rien demandé. Il devrait y avoir un contrôle.

Anthony On est un pantin, attaché par des fils. On est là tout seul et on pense au monde entier. On sent une attirance irrésistible pour se mettre en contact avec le monde entier. On devient plus intéressé par notre propre popularité que par l’autre. On a beaucoup d’espérance quand on passe du temps sur les réseaux. C’est une spirale affreuse. Les gens en oublient qu’ils ont besoin d’autres choses. Se faire coter par les gens, continuellement. Malaise. À force de parler avec tout le monde, on perd la confiance, on devient méfiants, agressifs. Ça amène à l’anxiété sociale. J’ai été victime de ça. Au PMS à l’école on parlait d’interdire les réseaux sociaux, j’y pense souvent. Comme en Chine. Interdire ça peut être une solution ? En tout cas on est face à de la vraie addiction, de la vraie dépression. Si l’État limitait le temps, au moins ce serait la même chose pour tout le monde. Peut-être que j’ai besoin qu’on me mette une limite ? Pour ne pas devoir gérer ça tout seul ? Ce serait plus facile de se remettre à sortir, à se rencontrer. Aujourd’hui, j’aimerais qu’on entende qu’il y a un combat à mener avec les enfants. Hypersexualisation, addiction, comportement dangereux. Les enfants n’ont pas les moyens de lutter seuls contre ça.

Savannah Quand une application me propose des vidéos de petites filles, qui dansent par exemple, je signale.

François Une enfant de 12 ans était en chat vidéo depuis notre local de jeunes. Elle était sur un site où on peut discuter avec des inconnus. Elle discutait avec un adulte qui avait son sexe en main. On remarque ça tout à coup avec mes collègues et on a coupé. On a discuté avec elle, elle a pleuré. Cet homme lui avait demandé de lui montrer les toilettes et de fermer la porte. Il y a des prédateurs sexuels. Il n’y a aucune sécurité. C’était un choc pour l’équipe. C’est important d’informer tous les enfants qu’ils ont le droit de faire un signalement quand quelque chose cloche.

Sarra Internet c’est génial pour prendre des nouvelles de nos proches qui sont à l’étranger. J’adore TikTok, Instagram, Snap, Wattpad. Par contre, les réseaux poussent à la comparaison. On se compare toujours aux autres, à l’image qu’ils nous donnent d’eux. Ça peut nuire à notre santé mentale.

Art. 6.1

Les signalements de contenus, d’outils, d’applications et de programmes numériques dangereux pour la santé physique et mentale doivent être gérés par l’État. Ensuite l’État doit analyser ces données et intervenir.

  • Le système de signalement doit être facilement accessible à toute personne ayant un problème de santé mentale ou physique. Et aussi au corps médical qui est en première ligne. Les signalements doivent être traités et des sanctions mises en place.

  • L’État doit mettre en place des études de santé publique et poser des critères de dangerosité en concertation avec les personnes et les travailleur·euses concerné·es, en utilisant par exemple des critères de captologie (risques d’addiction, de manipulation).

  • Nous demandons la création d’un label qui rend visible le niveau de dangerosité.

  • Les créateur·ices/propriétaires d’outils ou programmes dangereux peuvent être poursuivis.

Commentaires

Savannah

« Les signalements doivent être accessibles au corps médical » Pour expliquer : le corps médical est en première ligne. Par exemple les ophtalmologues, ou les personnes qui traitent des dépressions ou des problèmes d’addiction, peuvent le mieux rendre compte de l’étendue des dégâts sur la santé. Et ils peuvent être comme des lanceurs d’alerte ou en tout cas alerter l’État quand il y a danger.

Ahmad

C’est le rôle de l’État de contrôler le système internet. Il ne doit pas laisser ce genre de choses circuler sur internet. Le système numérique c’est une science, qui s’est actuellement tellement développée. Employer ce système numérique ou cette technologie pour les soins de santé est tout à fait efficace. Par contre pour la pornographie, la prostitution, la distribution de drogue sur internet, c’est néfaste et ça doit être interdit. C’est le rôle de l’État d’interdire cela sur internet. Si ça se passe, alors sans aucun doute c’est la faute de l’État. Nous vivons dans un système néolibéral qui autorise tout. Tout est bienvenu. C’est-à-dire tout ce qui fait de l’argent. Dans ce système-là, je ne peux pas dire si ça, c’est légal ou illégal. Mais dans un système démocratique, qui contrôle des choses, ça doit être illégal. Donc je peux dire que : oui l’État doit être responsable.

Une députée du Parlement humain

L’écran est addictif clairement. Mais pourquoi pas prendre aussi le modèle de la cigarette ? Si on peut définir que c’est hautement dangereux, et que l’entreprise qui émet ce jeu en est consciente, selon certains critères, alors c’est punissable ?

Ulysse

En tant qu’expert, je souhaite prendre plus de temps pour réfléchir à la question et être aidé pour formuler mon avis.

Julien

Il faut ajouter un article sur les « Conditions d’utilisation ». Les créateurs et créatrices de contenu et de programme numérique doivent proposer, en plus du texte expliquant les conditions générales d’utilisation, un résumé clair et précis des conditions générales. Les conditions générales d’utilisation ne peuvent contrevenir au RGPD. Il faut aussi ajouter un article sur « Le principe de précaution ». Le principe de précaution doit être mis en place dans le numérique. Avant la mise à disposition d’un nouveau programme, une étude d’impact doit être faite (santé, santé mentale, écologique et économique).

Floriane

Je suis une politique et je me présente aux élections fédérales de 2024. Je voterais contre le fait de rendre illégaux les outils numériques nocifs pour la santé. Il faut faire de Bruxelles un hub de la Health-Tech en favorisant la révolution numérique dans la santé. Accroître l’utilisation des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle dans la santé. Encourager les partenariats publics-privés avec des entreprises et chercheurs spécialisés en IA, y compris les start-up axées sur la sécurité des personnes âgées.

Stéphane

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Région wallonne de 2024. Je voterais pour le fait de rendre illégaux les outils numériques nocifs pour la santé. Des lois supplémentaires pour lutter contre l’addiction au numérique sont nécessaires, notamment à l’échelle européenne, contre les grands industriels du secteur qui sont les principaux responsables.

Robert

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Région wallonne de 2024. Je voterais pour le fait de rendre illégaux les outils numériques nocifs pour la santé. C’est une évidence…………..

Martin

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Bruxelles-Capitale de 2024. Je voterais pour le fait de rendre illégaux les outils numériques nocifs pour la santé. Mon parti soutient la mise en place d’un cadre réglementaire sur l’utilisation des outils numériques : limitation des contenus illicites, sécurité informatique des secteurs clés, mise en place d’un comité sur l’éthique du numérique. Mon parti veut définir un cadre éthique strict sur l’utilisation des technologies et lutter contre la cyberdépendance ainsi que les éléments qui la favorisent.

Christophe

Je suis un politique et je me présente aux élections régionales Bruxelles-Capitale de 2024. Je voterais pour le fait de rendre illégaux les outils numériques nocifs pour la santé. Oui, j’ai d’ailleurs déposé une résolution au Parlement bruxellois qui reprend certains de ces éléments.

Olivier

Je suis un politique et je me présente aux élections fédérales de 2024. Je voterais pour le fait de rendre illégaux les outils numériques nocifs pour la santé. D’accord sur le principe, au nom de la prévention. Je souhaiterais toutefois être davantage informé sur cette proposition.