Témoignages

Anonyme Devenir n’importe qui à travers un écran ?

Savannah C’est effrayant de savoir que quelqu’un qui entre dans ton téléphone a accès à toute ta vie.

François Nos animateurs ne savaient pas comment fixer des limites avec certains enfants qui regardaient leur compte Facebook privé. Quel partage entre les communications avec le public dans le cadre de ton travail et ta vie privée de travailleur social ?

Lisa Moi j’aime les réseaux sociaux. Snap, Insta, Netflix, Disney +, YouTube… Les séries, les films, ça fait passer le temps. Bon, pour le harcèlement, Twitter c’est l’appli n° 1 ! Dès que tu mets un tweet, ça peut partir n’importe comment. Tu postes une vidéo, ça devient un mème. Et les hommes sur les réseaux sociaux ils se sentent puissants. Comme dans la vraie vie d’ailleurs, mais là c’est pire. Les gens se cachent derrière leur écran. Si t’es une fille, ils se permettent de faire plein de remarques sur toi, sur ton physique. Alors que dans la vraie vie ils ne se permettraient pas. C’est grave. Après on dit que c’est la faute des filles, qu’elles savaient à quoi elles s’exposaient en postant leur image. Encore une fois c’est la faute des victimes !

Annaëlle Les réseaux sociaux influencent l’image de soi, il y a un bombardement qui nous pousse à nous conformer à la représentation de la société, par exemple : d’un beau corps, du dernier défi sur TikTok pour obtenir X followers, … Sinon tu n’es rien et donc exclu.

Anaïs J’ai revu une amie que je n’avais pas vue depuis longtemps. On croyait savoir tout de l’autre grâce aux réseaux sociaux. Malaise au café. Plus rien à se dire après toutes ces années. Il y a une dichotomie virtuel/réalité. On a imaginé une réalité fictive, une amitié fictive.

Laura Ma grand-mère partage des vidéos de mon fils dans son bain sur les réseaux sociaux. Quand je m’y oppose elle se vexe. Mais pourquoi s’obséder à banaliser les images à ce point ? Alors qu’est-ce que je fais ? Je signale comme contenu inapproprié…

Art. 7.2

Droit au contrôle de son image et de celle de son enfant, et de qui la (re-) publie.

  • Droits aux enfants à donner leur avis sur l’utilisation de leur propre image en plus de l’accord de leurs parents. Systématiser la double autorisation.

  • Sensibiliser les enfants aux rôles et impacts des images dans la société dès le plus jeune âge.

  • Les réseaux sociaux et fabricant·es de logiciels doivent communiquer clairement de ce qu’ils font de nos images. Propositions : obligation d’écrire en grand sur la page d’accueil, ou apposer un pictogramme, ou création d’un label.

Commentaires

Une députée du Parlement humain

On ne questionne pas le fait que certaines entreprises s’abrogent le droit de faire ce qu’elles veulent avec notre image. Ce n’est pas qu’une responsabilité du consommateur qui parfois n’y connait pas grand-chose. Les entreprises n’ont pas le droit de nous imposer ça et de jouer sur l’ignorance des gens pour permettre de diffuser des images entre les particuliers, sans le consentement des personnes.

Dirk

Le Droit américain et le Droit européen sont très différents pour ça. Le Droit européen donne la protection à travers le RGPD. Aux États-Unis, Facebook, etc., les règles sont différentes. Tant que l’entreprise est capable de faire du business, c’est bon. Là le RGPD ne marche pas. Et c’est à tel point que maintenant en Allemagne ils font même le RGPD sur Microsoft World, enfin ils essaient, car les règles ne sont pas les mêmes que celles en Europe. Donc quelque part en Irlande, par exemple, le Droit américain va primer parce que c’est la société mère qui est là-bas.