Article 7e

Le droit à la coupure numérique peut être invoqué au nom de la santé par toute personne, en toutes circonstances

Article en cours d’annotation

✏︎ ✐ ☻ ☹︎ Découvrez les témoignages, ça vous parle ? 𓆝 𓆞 𓂏 Puis lisez les propositions de loi (les alinéas). Avez-vous des modifications, des ajouts ?✁✁𓄀𓄀𓄀𓄀𓄀𓄀

Masques fabriqués pour la vidéo du 12 avril 2023

1. Comment protéger le besoin et le Droit d’être déconnecté ?

Jessica
Je ressens le besoin de me justifier de ne pas être joignable. Beaucoup envers mes amis. Peu comprennent ce droit.

Darren
Le numérique fragilise clairement la santé mentale dans le monde du travail. Omnipotence d’objet-écran, des mails, des groupes What’sApp… On doit soi-même imposer des frontières. Cela devient de la responsabilité du travailleur de mettre des limites entre privé et public car on utilise les mêmes objets au travail en dans notre intimité. Je sens que ça commence à me toucher, à me peser. Désactiver les notifications, cela devrait être normal quand on est chez soi. Et en même temps moi le premier j’envoie des messages le soir à mes collègues quand je pense à un truc. C’est pas facile.

Savannah
La pression de devoir être joignable est constante . Messages professionnels, famille, amis. Je passe mon temps à devoir répondre à des trucs. C’est chiant. J’en ai marre, mais je continue.

Fiona
Être joignable tout le temps. Par exemple pour ma mère. Encore un stress.

Anaïs
Le téléphone me rend anxieuse. Je me mets facilement en coupure numérique. Certains ne comprennent pas. Je sens de la culpabilité. Je me coupe d’informations importantes. C’était très difficile pendant les études. Est-ce que je dois toujours répondre aux groupes ? À tous les messages ?

Annaëlle
Mais il y a aussi des aspects positifs. Le numérique a permis de maintenir le lien social, que ce soit pendant le confinement ou dû à la distance physique. Pendant le confinement ma grand-mère s’est retrouvée fortement isolée et on a fortement senti que l’isolement avait eu un impact sur sa santé mentale, mais aussi physique. Mais grâce aux appels vidéos qu’on a pu mettre en place, elle s’est à nouveau sentie soutenue et entourée.

Sarra
On m’a volé mon téléphone. La carte de banque, les photos de la carte d’identité, je devais rester joignable… Le stress commence à monter. C’est grave en fait. J’ai fait beaucoup de démarches. J’ai bloqué ma carte. La police me demande un numéro de référence que je n’ai plus. Je voulais porter plainte, mais ce n’était pas possible. Beaucoup beaucoup de stress en fait.

Elise
Ça a changé avec le confinement. Moi par exemple au boulot on a changé d’ordinateur. C’est un nouvel ordinateur où il y a un téléphone dedans aussi. Et en fait nos heures de travail commencent à partir du moment où on ouvre l’ordinateur. Donc, où qu’on soit, même au bureau, aujourd’hui travailler c’est être devant un ordinateur. Quand on écrit un document, il est écrit online. On n’a plus d’imprimante. On n’a même plus le droit de le sauver pour un truc personnel. Tout est à la fois contrôlé et online. Je sais que là y a eu une bataille avec les syndicats, mais ça a quand même été une imposition de force qui est restée après le confinement.

Art. 7 Alinéa 1

Dans le cadre du travail au bureau ou en télétravail, une alternative non numérique obligatoire ou un pourcentage maximum du temps de travail sur écran (par exemple 50%) doivent être mis en place.

§ L’utilisation d’un numérique non connecté doit être privilégiée, pour ne pas banaliser les interruptions, la perte de concentration et la surveillance (mails, chat, zoom, enregistrement de l’activité). À ce niveau-là aussi, un pourcentage connecté/non connecté est à définir.

§ Valoriser les moments informels et humains avec les collègues et le terrain comme du temps de travail et encourager la créativité pour travailler autrement sans numérique.

§ Droit à la déconnexion en dehors du temps de travail. Par exemple : mise en attente des mails envoyés entre 18h et 7h du matin.

§ À titre individuel, dans le lien avec l’école, les services ou avec ses proches, tout un chacun doit pouvoir être déconnecté sans se justifier.

2. Le partage de nos images et est-elles trop banalisées ? Et les enfants ?

Anonyme
Devenir n’importe qui à travers un écran ?

Savannah
C’est effrayant de savoir que quelqu’un qui entre dans ton téléphone a accès à toute ta vie.

François
Certains de nos collaborateurs ne savaient pas comment fixer des limites avec certains enfants qui regardaient leur compte Facebook. Quel partage entre les communications avec le public dans le cadre de ton travail et ta vie privée de travailleur social ?

Annaëlle
Les réseaux sociaux influencent sur l’image de soi, il y a un bombardement qui nous pousse à nous conformer à la représentation de la société par exemple : d’un beau corps, du dernier défi sur TikTok pour obtenir X followers,… Sinon tu n’es rien et donc exclu.

Laura
Ma grand-mère partage des vidéos de mon fils dans son bain sur les réseaux sociaux. Quand je m’y oppose elle se vexe. Mais pourquoi s’obséder à banaliser les images à ce point ? Alors qu’est-ce que je fais ? Je signale comme contenu inapproprié…

Anaïs
J’ai revu une amie que j’avais pas vue depuis longtemps. On croyait savoir tout de l’autre grâce aux réseaux sociaux. Malaise au café. Plus rien à se dire après toutes ces années. Il y a une dichotomie virtuel / réalité. On a imaginé une réalité fictive, une amitié fictive.

Art. 7 Alinéa 2

Droit à avoir le contrôle sur son image et celle de son enfant, et qui la (re-)publie.

§ Droits aux enfants à donner leur avis sur l’utilisation de leur propre image en plus de l’accord de leurs parents. Systématiser la double autorisation.

§ Sensibiliser les enfants aux rôles et impacts des images dans la société dès le plus jeune âge.

§ Les réseaux sociaux et fabricants de logiciels doivent afficher clairement lorsqu’ils utilisent nos images. Propositions : obligation d’apposer un pictogramme permanent sur les interfaces qui le font. Ou écrit en grand. Ou création d’un label.

3. Quelles choses magiques se trouvent hors du numérique ?

Anthony
Maintenant je demande au maximum de se voir en vrai. Par message c’est possible, mais y a pas le feeling. Les gens oublient qu’ils ont besoin d’autres choses que les réseaux sociaux, qui sont quand même très superficiels. Se faire coter par les gens continuellement. Malaise. À force de parler avec tout le monde, on perd la confiance, on devient méfiants, agressifs.

Georges
Accueillir la vie aujourd’hui c’est tout prévoir. Trouver une crèche avant même d’avoir conçu le bébé. Il n’y a plus de spontanéité. La santé physique et la santé mentale, c’est lié. Attendre agit sur notre santé mentale.

Nora
Le temps s’est transformé avec le numérique. Les délais ne sont plus ceux des humains, mais des machines. On ressent l’immédiateté et l’urgence au quotidien., c’est à devenir dingue. Ça ne s’arrête jamais. Il y a une culpabilité toujours présente, qui nous use. C’est un contexte anxiogène, angoissant. L’insécurité est constante car paradoxalement on est toujours nous aussi en train d’attendre la réponse. Les délais de traitement peuvent être très long, on a presque plus de possibilité de s’informer en parlant avec un humain. Si la personne à qui on a créé l’adresse mail pour envoyer la demande reçoit la réponse, mais n’ouvre pas la boîte mail et que le délai de réponse est dépassé ? Est-ce que je dois ouvrir moi-même sa boîte mail ? La charge mentale est énorme, tant pour nous que pour le public.

Art. 7 Alinéa 3

Droit à vivre à un rythme humain, à l’improvisation, à la spontanéité, droit vivre à une échelle humaine, à la créativité du quotidien, à la lumière naturelle…

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Extrait des discussions sur l’article 7e lors du Grand Comité Humain du 9/12/2022 :

Une experte
Je pense que c’est effectivement important de mettre la notion de télétravail dans l’Article 7e. Avant le confinement j’avais une heure de télétravail par semaine. Après, j’en avais toujours trois ou quatre. Il y a quelque chose là qui a été fait de force, sans qu’il y ait discussion, concertation. C’est à réglementer absolument. Moi, il y a un an – donc post-covid avec des résidus assez fort – si je voulais faire strictement les tâches essentielles, c’est 10 heures par jour devant un écran. C’est-à-dire travailler, suivre la scolarité des enfants – obligatoire de passer par smartschool – et les démarche administratives basiques, Je ne compte même pas les loisirs et les communications de complaisances. Et ça mène au burn-out numérique. Moi ça m’est arrivé et il y en a énormément.

Un député
Mais on peut très bien concevoir le numérique comme un outil déconnecté. L’ordinateur nous permet de faire des choses intéressante. Mais le problème, et le problème aussi de la quantification, de la surveillance, c’est d’avoir un numérique qui contrôle tout. Or on peut très bien l’utiliser comme un outil déconnecté. On pourrait être contraint à la connexion, pour recevoir les mails, les notifications, les appels, etc., de manière très limitée.

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